The Legend


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This charming exotic tale/legend (close to Siamese tales) was composed by Miss Marcelle Adams (Reknown Novelist & 1st President of the Cat Club de Paris, France). It was published in 1929 in La Revue Féline Belge ("Les Amis du Chat", Numéro 5, Anvers, Belgium). Miss Adams is also the first owner of a Birman presented for the first time at the May 14-15, 1926, Paris Cat Show (Salle Wagram - MANOU). The legend doesn’t stand historical analysis and is a pure construct, but nevertheless, it stays a beautiful tale with a warning morale. 

The text presented here (1) is the original 1929 one in French. 

It is followed (2) by a later condensed revision published by famous French veterinarian Dr. Fernand MERY (First animal shows' presentator on French TV and a personal friend of Miss Adams) in the review Minerva and quoted by Marcel Reney in his book: Nos Amis les Chats (Grasset. Genèva, 1947, pp. 181-82). English versions/adaptations have generally followed this text. This is our own, very close translation of the original text in French.

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LEGENDE DE SINH

(1) - “Voici la légende sainte, telle qu’elle me fut contée par ceux qui pénétrèrent au pays de mon petit dieu félin [Miss Adams].

Bien avant la venue du Bouddha, bien avant la naissance du Brahmanisme, avant même que Vyâsa eut dicté les paroles immortelles de ses livres divins, le peuple Kmer gardait jalousement des temples où vivaient les Kittahs, prêtres vénérables, si près de la perfection que leur esprit, à l’instant de conquérir l’éternelle extase, passait seulement dans le corps d’un chat sacré, le temps de son existence animale.

Mais dès l’origine des mondes, les saints désapprouvèrent ceux qui ne se sanctifiaient point à leur manière. Ainsi firent les Brahmanes qui s’attaquèrent aux Kittahs et les massacrèrent pieusement. Cependant quelques uns des Vénérables purent s’échapper à travers les montagnes inviolées de la Birmanie du Nord et, là, ils fondèrent le Temple souterrain de Lao-Tsun, ce qui veut dire Habitation des Dieux !

Ce temple est une merveille entre les merveilles de l’Indo-Chine. Non loin d’un lac, il est perdu dans un chaos de pics immenses et si, par une extraordinaire faveur, Auguste Pavie et le Major Russel-Gordon y purent pénétrer, c’est qu’il leur advint de protéger les derniers Kittahs contre les implacables Brahmanes. Ils purent donc contempler les cent chats sacrés du culte et connaître leur histoire.

Vous savez qu’Auguste Pavie, ce héros, nous a conquis, pas à pas le Cambodge et que sa grande bienveillance née de son intelligente bonté, nous valut plus de victoires que la force des armes.

Du Cambodge il s’en fut en Birmanie et les Kittahs l’instruisirent de cette légende. :

Quand, avec la lune malveillante, vinrent les Phoums, ou si vous préférez un langage plus clair, les maudits Siamois Thaïs, quand vinrent ces barbares dans les montagnes du Lugh, dans les montagnes du Soleil, Mun-Hâ, le plus précieux d’entre les plus précieux, celui dont le dieu Song-Hio avait tressé la barbe d’or. Le vénérable avait toujours vécu dans la contemplation des âmes, dont le nombre est compté. Jamais il n’en détournait ses regards.

Il avait un oracle qui dictait ses décisions, son chat Sinh que les Kittahs révéraient avec ferveur.

O sagesse de choisir un oracle qui ne parle pas !

Assis auprès de son redouté maître, Sinh vivait aussi dans la contemplation  de la déesse. Le bel animal ! Ses yeux étaient jaunes comme l’or, jaunes du reflet de la barbe métallique de Mun-Hâ, jaune du corps ambré de la déesse aux yeux de saphir.

Un soir, au lever de la lune, les Thaïs approchèrent de l’enceinte sacrée. Alors, invoquant le destin menaçant des siens, Mun-Hâ mourut chargé d’ans et d’angoisses. Il mourut devant sa déesse ayant auprès de lui son chat divin. Et les Kittahs se lamentèrent d’une perte aussi cruelle.

En cet instant se produisit le miracle de la transmutation immédiate.

Sinh bondit sur le trône saint, arc-bouté sur le chef de son maître affaissé face à la déesse. Et les poils de son échine blanche furent couleur d’or. Et ses yeux jaunes du jaune des ors de Tsun-Kian Ksé, jaunes du jaune de l’or de la barbe tissée par le dieu Song-Hio, ses yeux devinrent bleus, immenses profonds saphirs, pareils aux yeux de la déesse. Ses quatre pattes du brun de la terre, ses quatre pattes qui touchaient le crâne vénérable se firent blanches des ongles au bout de doigts purifiés par le contact du puissant mort.

Sinh tourna vers la porte du Sud ses regards précieux où se lisait un ordre invincible, les Kittahs obéirent. Ainsi fermèrent-ils sur l’ennemi ancestral, les portes de bronze du temple saint. Puis passant par leurs souterrains, il mirent en déroute les profanateurs.

Sinh, refusant toute nourriture, ne quitta plus le trône. Il demeura debout, face à la déesse, mystérieux hiératique, fixant son regard bleu sur les yeux de saphir dont il prenait la flamme et la douceur.

Sept jours après la mort de Mun-Hâ, droit sur ses pattes purifiées de blanc, sans baisser les paupières, il mourut, emportant vers Tsun-Kyanksé, l’âme de Mun-Hâ, trop parfaite pour la terre. Mais, une dernière fois, son regard se tourna lentement vers la porte du Sud d’où, plus tard, vinrent en nombre les hordes Annamites et Cambodgiennes.  

Sept jours encore après la mort de Sinh, les Kittahs s’assemblèrent devant Tsun-Kyanksé, pour décider de la succession de Mun-Hâ.

Alors, ô merveille, ils virent venir en troupe lente les cent chats du Temple, leurs pattes étaient gantées de blanc, leur pelage neigeux avait des reflets d’or et les topazes de leurs yeux s’étaient muées en saphirs.

Les Kittahs se prosternèrent dans une attitude de dévot effroi. Et ils attendirent. Ne savaient-ils pas que les âmes de leurs maitres habitaient les formes harmonieuses des animaux sacrés ? Ceux-ci, graves et souples, entourèrent Ligoa, le plus jeune des prêtres qui connurent ainsi la volonté du ciel.

Lorsqu’au temple de Lao-Tsun meurt un chat sacré, l’âme d’un Kittah rentre à jamais au Paradis mystérieux de Song-Hio, le dieu d’or, Malheur à qui hâte la fin, même involontairement de ces félins redoutés et vénérés, les pires tourments lui sont réservés, afin d’apaiser l’âme en peine.

Marcelle ADAM

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THE LEGEND OF SINH (2)

“In a temple built on the ledges of Mount Lugh, in prayer lived, the venerable Kittah Mun Ha. He was a Grand Lama, treasured among the treasured, from whom god Song Hio himself braid the golden beard … There was not a minute, not an instant, neither a thought of his existence that wasn’t dedicated to the adoration, contemplation, and pious service of Tsun Kyankzé, the goddess with the sapphire eyes –the one who presides over souls’ transmutation; the one who allows Kittahs to reincarnate in the form of a sacred animal, for the time of its existence, before returning to a body surrounded with the total and holy perfection of the grand priests.

Near the goddess, Sinh, the dear oracle, meditated. It was an exclusively white cat, with yellow eyes, a reflection of both his master’s golden braid and the golden body of the goddess with sky eyes … Sinh, the counselor cat, whose ears, nose, tail and points were the color of the soil, the mark of stain and impurity for all that touches or can touch the earth [seal-point]. 

At once, one night, as the malevolent moon illuminated the cursed Phoums [bandits from Siam-Thailand] coming this way from the loathed Siam to the holy enclosure, the Grand Priest Mun Ha—without ceasing imploring the cruel destinies—entered slowly in death, under the anguished eyes of the devastated kittahs, with his divine cat at his side… Then a miracle happened… the unique miracle of instant transmutation: with one jump, Sinh was on the golden throne on its saggy master… It perched itself on his head, heavy with years, and which, for the first time was not looking to his goddess… And as the cat turned right to the eternal statue, one could see the hairs on its white backbone bristle and turned suddenly golden yellow. Its golden eyes turned blue, immense and profound like the goddess’ eyes. As it slowly turned its head toward the southern entrance, its four paws—touching the venerable crane—turned flashing white until the fringe of the sacred silk clothes [allusion to the white hair of Mun Ha]. Then, as its eyes locked on the southern entrance, the Kittahs, obedient to this imperative gaze, loaded with hardness and light, hurried to close the heavy bronze door on the first invader…

The temple was saved from profanation and looting… Meanwhile, Sinh had not left the throne. On the seventh day, without having even moved, facing the goddess, its eyes on her eyes, it died, mysterious and hieratic, taking Mun Ha’s soul away to Tsun Kianksé, as he now was too perfect for earth …

When seven days later, the priests assembled in front of the statue, and consulted together to decide Mun Ha’s succession, they saw the entire temple’s cats herd running up together … They were all clothed with gold and white gloves and their yellow eyes had changed to a deep sapphire color… Then, all the priest, in silence, surrounded the youngest Kittah, who had been chosen by the reincarnated ancestors according to the will of the goddess …

“And now" proclaimed the storyteller woman [Miss Adams], "when a sacred cat dies in the Lao-Tsun temple, a Kittah’s soul replaces it forever in the golden paradise of god Song Hio. But also,” she said, “woe to the one who hastens the end of one of these marvelous animals. Even, if he didn’t mean to, he will suffer the cruelest torments until the sad soul he disturbed finds peace…"

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